twist and shout • it's ended dears.

Patience Caprice Charleston

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Fille : [ • ] | Garçon : [ ]
Nom : Charleston
Précisez s'il s'agit du nom :
— de la mère [ • ] — du père [ ]
Prénom(s) : Patience Caprice Beely Love
Taille : [ 1 ] , [ 6 ][ 2 ] m
Né(e) le : [ 19/04/1992 ]
À : Liverpool (Royaume-Uni)
Nationalité : Anglaise
Origine(s) : Anglaises et russes
Couleur des yeux : Gris bleus
Père : Alekseï Vichnievski — Avocat
Mère : Journey Charleston — Aucune

Schedule Informations

Characters Informations

Moyenne Général : 92%
Meilleure Note : Anglais — 98%
Pire Note : Mathématiques — 7%
Matière Préférée : Philosophie
Matière Détestée : Mathématiques et biologie
Année sur le Capitan Humanity : 1ère/2e/3e

► Spontanée
► Câline
► Drôle
► Enjouée
► Protectrice

► Défaut
► Perfectionniste
► Boudeuse
► Têtue
► Insouciante ?

The Game Is Over

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« Et bien, pour la petite anecdote... »

► mai 2002 • Ce matin, je suis allée voir ma mère pour lui demander un peu d'argent. Elle m'a demandé pourquoi. Et pour une fois, j'ai décidé de pas lui mentir. « Pour acheter un cahier où je pourrais écrire », j'ai dit. Ça à eu l'air de la faire marrer. Moi, j'ai pas trouvé ça drôle. Quoi, j'ai que dix ans je sais, mais et alors? L'écriture, c'est pour tout le monde, les vieux comme les enfants. Sans compter que moi, pour mon âge, je suis plutôt intelligente. Plus que ma mère, justement. Je suis pas sure qu'elle écrivait, à dix ans, elle. Enfin bon. Ma mère, une fois son fou rire terminé, elle m'a dit « Donc, tu veux de l'argent pour t'acheter un journal intime? » MAIS NON PAS DU TOUT !! Faut qu'on m'explique pourquoi quand on a entre dix et quatorze ans, quand on demande à avoir un cahier pour écrire c'est forcément dans un journal intime. Moi, je veux écrire, point barre. Parce que j'ai pleins de choses à dire. Oui, voilà, je veux écrire, et pas dans un journal intime. C'est trop bête, sinon. Mais comment expliquer ça à ma mère? Elle est pas très futée, franchement. Mais bon, je souhaitais pas m'engager dans des conversations où elle comprendrait rien, ma pauvre cruche de mère (je suis peut-être sarcastique parfois, mais pas sadique hé). Alors j'ai fait oui de la tête. « Oui, voilà, un journal intime. » Ça m'a vraiment fait mal au cœur de dire une bêtise pareille. Après que j'ai dit ça, ma mère elle m'a regardée avec des grands yeux. Elle s'attendait peut-être à ce que je dise POISSON D'AVRIIIL sauf que c'était pas un poisson d'avril du tout je le voulais vraiment mon cahier, moi. Ma mère, elle avait pas l'air décidé à me donner l'argent, alors j'ai tendu la main comme une mendiante en attendant mes pièces. Au bout d'un moment, elle a marmonné un truc style "je vais y réfléchir". Comme si ça allait la ruiner, un cahier. Franchement, grâce à son nouveau mari, on roule sur l'or alors un cahier ça va pas nous mettre à sec... Je crois même qu'ils pourraient se doucher avec du champagne tellement l'argent tombe de partout. En plus, les adultes quand ils disent "je vais y réfléchir", ils vont pas du tout réfléchir en fait, c'est juste un moyen de se défiler. Je suis pas aussi bête que ma mère, faut pas croire. Résultat: le reste de l'après-midi, j'ai boudé. C'est mon plus grand défaut: je fais la gueule pour un rien. Je suis pas capricieuse, hein, mais je fais la gueule. Peut-être parce que c'est que j'ai que ça à faire.
Justement, en parlant du nouveau mari de ma mère... Il s'appelle Alekseï Vichnievski, et heureusement que j'ai fait une crise pour garder mon nom de famille (Charleston), parce que sinon j'aurais été obligée de m'appeler Vichmachin chose. Parce que mon nom de famille, c'est ce que je préfère dans mon identité. Charleston. Comme la danse. Et mes amis, ils m'appelent Twist. N'empêche, des fois je me dis que si j'avais pas mes amis je serais déjà morte. Je ne vis que pour eux (et aussi pour Ashton Kutcher, qui est l'homme le plus beau de la terre).
Enfin bon, toujours utile que j'ai fini par l'avoir, mon cahier. Il est couleur caramel, dessus il y a écrit "note" en orange et il y a un élastique de la même couleur qui ferme le cahier. C'est un Oxford, quand même, un Oxford de 96 pages. Je suis assez fière de moi en ce qui concerne le choix du cahier, parce qu'il est pas rose, il y a pas de cadenas ridicule (c'est typique du journal intime, alors que moi l'élastique c'est très bien: ça veut dire "c'est privé", mais ça ressemble pas pour autant à un journal intime de Fille De Base). Quand je suis revenue de la papèterie, j'ai immédiatement pris mon stylo plume orange avec Titi dessus et voilà, j'en suis à presque deux pages. Et ça fait deux heures que ça m'occupe. Merveilleux.

décembre 2005 • La dernière fois que j'ai écris dans ce cahier, c'était donc en mai 2002. Intéressant. J'ai bien relu ces deux pages et je dois avouer que j'ai mûri. De plus, Ashton Kutcher n'est pas le plus bel homme du monde, mais définitivement Jude Law. Bref.
J'étais bien partie, pourtant. J'avais des choses à raconter quand j'avais dix ans. Seulement le soir même où j'ai acheté ce cahier Oxford, mon petit cousin est venu manger chez moi avec ses parents, et à la suite d'une petite excursion dans ma chambre, le cahier couleur caramel a... mystérieusement disparu. Pouf, désintégré! Alors j'ai refait le même coup à ma mère. Celui de prête-moi de l'argent « Pour acheter un cahier où je pourrais écrire ». Et j'ai acheté un nouveau cahier. Qui a subi un sort beaucoup plus horrible que la désintégration. En fait, cela faisait deux mois que j'écrivais tous les jours mes états d'âme dans ce nouveau cahier quand un soir en rentrant du collège, j'ai trouvée ma mère dans le living, faisant les cent pas. Aucun doute: elle m'attendait. Et quand elle m'a vue, elle a carrément explosé de fureur. J'étais une fille indigne. Je ne respectais rien. Voilà ce qu'elle m'a dit. Jamais je n'avais vu ma mère dans un tel état. Quand j'ai eu le courage de parler, je lui ai demandé pourquoi elle me disait ça. Et c'est là que, d'un geste de la main magistral, elle m'a montré le nouveau cahier posé bien en évidence sur la table. Je crois que j'ai blêmi, car mon cœur est subitement remonté dans mon œsophage. Elle avait lu. Elle avait lu mon cahier et savait à présent à quel point je la détestais. Devant moi, et page par page, elle a brûlé toutes mes mémoires dans le feu de la cheminée. J'ai été privée d'argent de poche et elle fouillait ma chambre tous les soirs pour être sure que j'avais arrêté d'écrire. Plus jamais je n'ai écrit dans un cahier.
Mais là, c'est différent. Le cahier Oxford c'est... le cahier Oxford, quand même. Je l'ai retrouvé ce matin en rangeant ma chambre, comme par magie. Miraculeux! On a des choses à dire, quand on a seize ans. Alors, en prenant toutes les précautions du monde, je crois que je vais recommencer à écrire.
D'ailleurs, j'ai quelque chose à raconter.
Je rêve de rencontrer quelqu’un du prénom de Sterling depuis que je suis toute petite. Sterling, c’est le prénom de mon oncle qui est décédé l'an dernier. C'est comme l'argent des anglais, et je trouve que c’est le plus beau prénom du monde. J’appellerai mon enfant comme ça. Parce qu’en plus d’être beau. Sur un garçon, c’est archicraquant.
Quand j’ai su qu’il y avait un Sterling à mon lycée, j’ai cru mourir de joie. Malheureusement... le Sterling en question ne correspond pas exactement ce à quoi je m’attendais.
Sterling Ackerley est en troisième, il a quatorze ans et c’est la personne la plus exécrable qui puisse exister. Il est odieux, mais en un mot ça ressemble plutôt à : détestable. Au lycée, tout le monde aime Sterling. Mais honnêtement, qu’a-t-il de spécial ? Il a de beaux yeux, d’accord, mais et alors ? Moi aussi j’ai des beaux yeux.
Je pense, en réalité, que ce qui rend S. fascinant c’est qu’il a ce que tout le monde rêve : des études réussies, une famille extra et beaucoup d’argent. L’amour, pas encore (pourtant ce n’est pas les filles prêtes à emploi qui manquent -mais si vous voulez mon avis, il est tellement compliqué qu’aucune d’elles ne lui convient). Enfin presque tout le monde. Moi, je n’aimerais pas avoir une vie aussi plate.
Quand je dis qu'il est odieux, ce n'est que mon avis bien sur. Je ne comprends pas comment il fait pour que tout le monde l'aime. C'est vrai, quoi, il devrait énerver tout le monde à être beau, intelligent et riche. Au lieu de ça, tout le monde se plie à ses moindres caprices et rit à ses blagues absolument pas drôles.
L'autre jour, il est venu me voir et a fait son petit numéro de drague, auquel je n'ai bien sur pas cédé. Il était sidéré, ce pauvre Sterling. Il avait l'air de pas en croire son cœur. Mon Dieu, une fille qui ne craque pas pour lui! Suis-je bien humaine? Ralala...

octobre 2007 • Il y a une heure, il s'est passé quelque chose d'extrêmement étrange que je me suis empressée de venir écrire dans le cahier une fois que je suis rentrée chez moi.
En fait, aujourd'hui ça fait exactement trois ans que mon oncle Sterling est mort (le fameux). Alors ce matin j'ai été lui acheter un bouquet de fleurs pour aller mettre sur sa tombe cet après-midi. Tout à l'heure, donc, je me suis rendue au cimetière de la ville et j'ai marché jusqu'à mon oncle. En repartant, j'ai remarqué une deuxième personne dans le cimetière. Elle était grande, chevelure blonde, et quand j'ai reconnu Sterling Ackerley j'ai cru que j'étais devenue folle. Le plus silencieusement possible, je me suis approchée de lui, et ça m'a fait très bizarre de le voir pleurer comme un bébé. Jamais je n'aurais cru qu'un garçon si joyeux et insouciant était capable de pleurer comme ça. Sterling Ackerley, pleurant à chaudes larmes! Qui l'eut cru? Une idée mesquine m'a traversé l'esprit: celle de le filmer pour le montrer à tout le collège. Mais en m'approchant, j'ai vu ceci marqué sur la tombe devant laquelle il se tenait: Thelma Ackerley, née le 14 février 1970 et morte le 14 février 1995. Sterling avait donc trois ans quand sa mère est morte. Brusquement, j'ai oublié qui il était, ce blond que je déteste tant, et j'ai marché jusqu'à me retrouver juste à côté de lui. Là, j'ai pris sa main et je l'ai serré très fort dans la mienne. Il a vite tourné la tête vers moi, mais n'a rien dit. Il a juste reporté son attention vers la tombe de sa mère. Une dizaine de minutes plus tard, il a lâché ma main et s'en est allé. J'avoue que je suis troublé.

aout 2008 • Je vais faire le tour du monde en bâteau! Voilà une chose intéressante dans ma vie morne de fille riche. Enfin je vais être débarrassée de ma foutue mère, de mon beau-père que je haï tant et surtout de Sterling Ackerley qui, après la scène à l'enterrement, n'a pas eu assez de truc machin chose dans le pantalon pour venir me parler. Enfin! Je vais en profiter aussi pour renouveler ma garde robe d'amis, étant donné qu'ils ne viennent pas avec moi...
Bref. Je pars le week-end prochain, pour une moyenne de trois ans si je décide d'y rester toujours. Mes valises son prêtes, mon iPod chargé pour le trajet qui me conduira à New York (l'embarquement se fait ici). J'emmène le cahier, bien sur, pas question de m'en séparer.